La grotte de Niaux était connue des hommes depuis la nuit de temps : ils l’ont visité et y ont laissé leurs traces à la Préhistoire, bien sûr, mais en des temps plus modernes également comme en attestent les nombreux graffiti qui ponctuent les galeries.
Alors que l’on pensait avoir tout découvert à force d’études et de visites de préhistoriens prestigieux, les explorateurs modernes n’en finissent pas de nous étonner !
La dernière découverte majeure dans la grotte date de 1970 lorsque des spéléologues franchirent les siphons obturant la galerie Cartailhac et pénétrèrent dans des galeries jusqu’alors inexplorées. Ce franchissement n’avait rien de facile car les lacs souterrains se révélant infranchissables sans être plongeur chevronné ou équipé de pompes permettant de vider ces eaux.
Dans ce réseau, long d’environ un kilomètre, plus de 500 empreintes de pieds préhistoriques sont encore visibles. Émotion et frissons garantis devant ces traces si touchantes d’humanité !
Des datations de charbons de bois, encore dispersés sur le sol, ont montré différents passages entre 16 000 ans et 7 000 ans. On compte au total pas moins de 18 plages d’empreintes connues dans ce réseau si secret de la grotte. L’une d’entre elle, particulièrement bien étudiée, a conservé les traces de 5 individus dont trois enfants âgés de 8 à 10 ans… Les enfants venaient donc dans les grottes, bien loin des entrées naturelles, de la lumière du jour et de nos idées reçues !
Les chercheurs ont également observé que 18 draperies, une stalactite et trois stalagmites, sonnant de façon remarquable à la percussion, avaient été délibérément brisées par des visiteurs préhistoriques.
Et si elles avaient servies de lithophones ? Et si on faisait aussi de la musique sous terre ?
Dans une vaste salle du réseau, 5 peintures, disposées symétriquement en fonction d’un passage étroit, ont également été découvertes : trois bisons plus ou moins complets d’un côté, un cheval et une belette leur faisant face.
Avec ses 46 cm de long et les 10 coups de pinceaux qui ont permis au Cro Magnon de l’immortaliser à jamais, cette belette est aussi superbe qu’atypique ! Il est, en effet, très rare que cet animal soit représenté.
La belette du Réseau Clastres est donc la seule représentation connue de cet animal, à ce jour.
En 2006, à l’occasion des 100 ans de la découverte des peintures du Salon Noir de la grotte de Niaux, le réseau Clastres a été exceptionnellement ouvert au public. D’importants pompages des eaux souterraines ont eut lieu et seulement 500 personnes ont pu découvrir les beautés qu’il recèle. Sélectionnés sur lettre de motivation, les heureux explorateurs, entourés de guides chevronnés, ont parcouru, plusieurs heures durant, les profondeurs de la terre pour une visite gravée à jamais dans leurs mémoires.